Bruxelles, le 11 novembre 2002
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les ministres,
Excellences,
Mesdames et messieurs,
C'est avec un très grand plaisir que j'accueille les plus de 8000 participants à cette conférence de lancement du 6ème Programme Cadre de Recherche.
Une participation si nombreuse, absolument inédite dans l'histoire de la recherche européenne, témoigne de l'enthousiasme dans la communauté scientifique et au-delà pour l'Espace Européen de la Recherche.
Plus encore que celui qui vient de s'achever, le 21ème siècle sera celui de la connaissance.
De multiples opportunités scientifiques, technologiques et économiques se dessinent
Dans les sciences et technologies du vivant, avec les applications médicales de la biologie moléculaire et les perspectives qu'ouvre la génomique pour le traitement de nombreuses maladies, comme le cancer ou la maladie d'Alzheimer.
Dans les technologies de l'information et de la communication, avec la révolution quantique et la révolution photonique, qui ouvrent l'ère de l'après-silicium.
Avec la technologie de l'infiniment petit, les nanotechnologies: les nanosystèmes pour l'industrie et la médecine, les nanomatériaux comme les nanopolymères biodégradables pour la protection de l'environnement.
Dans l'énergie et les transports, ce sont les promesses de l'économie de l'hydrogène et des piles à combustibles, et la possibilité de systèmes de propulsion nouveaux.
Le progrès scientifique n'est pas nouveau, mais son ampleur, sa rapidité et sa complexité n'a pas de précédent.
Chaque 10 secondes, une nouvelle séquence d'ADN entre dans la base de données génétiques de l'Institut européen de Bioinformatique.
Je souhaiterais que devant l'avalanche de nouvelles informations et connaissances, l'Europe soit la première à les utiliser. Devant la complexité des enjeux, qu'elle soit la première à apprendre. Devant la force de l'innovation, qu'elle soit la première à décider.
L'Europe possède tout le potentiel nécessaire, pour devenir un espace d'excellence plus fort encore, et un pôle mondial d'innovation technologique.
L'Europe est première en nombre de publications scientifiques et accroît cette avance.
Les trois Prix Nobel scientifiques européens de cette année, en physiologie/médecine et en chimie, l'attestent, qui viennent à la suite des nombreux autres lauréats des années précédentes.
La qualité de ses universités, facteur déterminant dans une société de la connaissance, est incontestée.
Mais l'Europe ne pourra relever les défis de la connaissance que si elle s'organise.
Pour s'imposer dans les secteurs d'avenir, elle doit investir mieux et investir plus dans la recherche.
Investir mieux: l'Espace européen de la recherche offre à tous les acteurs de la recherche un cadre pour optimiser leurs efforts en surmontant les effets de leur fragmentation, du fait des frontières nationales.
Son sens est de construire un vrai marché intérieur du savoir, où circuleront librement les chercheurs, les connaissances et les technologies.
En même temps, il s'agit d'établir un cadre à l'intérieur duquel les gouvernements nationaux et régionaux puissent coordonner leurs politiques de recherche et intégrer leurs activités.
C'est donc un espace où les meilleurs chercheurs des secteurs publics et privés coopèrent tout naturellement dans de grands projets et des réseaux européens dotés de suffisamment de ressources.
Un espace qui attire les meilleurs chercheurs du monde entier, et qui permet à l'Europe de mettre son savoir au service de sa responsabilité internationale.
Et un espace où la science est mise au cœur de la cité et mobilise tous.
Cet espace, le sixième Programme-Cadre, que nous lançons aujourd'hui, a spécialement été conçu pour aider à le réaliser.
Il est donc plus et autre chose que le sixième programme d'une série.
Sans rien perdre de ce qui a fait le succès des cinq précédents, il ajoute une nouvelle dimension à la recherche communautaire.
Il permet en effet à la fois :
- De soutenir la recherche en Europe, et significativement, avec un budget de 17,5 milliards d'Euro;
- De mieux la structurer pour l'avenir, gage de plus d'excellence encore, et répartie à l'échelle du continent: les 15 Etats membres et tous les pays candidats à l'Union, pleinement associés et participant exactement au même titre.
Les moyens pour le soutien à la mobilité des chercheurs sont doublés, et pour la première fois nous prévoyons des moyens pour la mise en réseau de programmes nationaux et régionaux de recherche.
Mais ne nous trompons pas: le Programme-Cadre ne peut à lui seul et par sa seule existence hisser l'Europe du rang de deuxième puissance scientifique mondiale à celui de leader.
Il n'a de sens que comme levier d'une intégration progressive des efforts, qui exige un changement des habitudes et des réflexes et un déplacement des cadres de référence.
Ceci concerne les responsables politiques, mais aussi les acteurs de la recherche, la communauté scientifique et l'industrie. Plus encore qu'elles ne le font aujourd'hui, partout et toujours, elles doivent "penser européen".
Mais j'ai dit aussi que l'Europe devait investir, non seulement mieux, mais également davantage dans la recherche.
A côté de l'Espace européen de la recherche, et en liaison étroite avec lui puisque dans ce cadre il est plus facile d'atteindre l'objectif, le second grand dessein européen, aujourd'hui, c'est l'augmentation de notre effort global de recherche.
Il n'est actuellement qu'à 1,9% du PIB de l'Union, quand l'effort américain se situe à 2,7%, et celui du Japon à 3%.
Au Conseil européen de Barcelone du mois de mars, les Chefs d'Etat et de Gouvernement ont donc fixé pour objectif à l'Union d'atteindre les 3%, d'ici 2010. L'Europe doit se donner les moyens de ses ambitions.
Deux très grands chantiers ont donc été ouverts. Ils doivent nous mobiliser tous.
Ils sont les deux volets d'une vaste entreprise dont le sixième Programme-Cadre constitue une composante clé.
Le 6ème Programme Cadre vise aussi à ouvrir la recherche européenne sur le monde en organisant des partenariats pour rencontrer les grands défis, entre autres le développement durable.
Pour exister sur la scène internationale, l'Europe doit renforcer son unité politique, à l'intérieur accroître sa cohésion, et à l'extérieur parler d'une seule voix.
Les travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe lui donneront les moyens de le faire, je l'espère et veux le croire. Mais elle doit aussi être présente et forte là où l'avenir se décide.
Et ce qui fait l'avenir, c'est le progrès des connaissances et leur exploitation, par l'économie et pour le bien des citoyens.
La science et la technique sont nées, il y a cinq siècles, dans une Europe alors moins divisée par des frontières qu'elle ne l'est aujourd'hui.
Dans l'Europe en train de se réunir, elle doit retrouver la place qui lui revient: la première.
Mesdames et Messieurs,
L'Espace Européen de la Recherche ne se fera pas par décret.
Il se fera par votre engagement et par travail. Il sera ce que vous en ferez.
Durant ces trois jours, vous aurez l'occasion de mettre en pratique l'espace européen de la recherche.
Je vous invite à explorer les opportunités dans le 6ème Programme Cadre, à discuter des sujets de recherche et des nouveaux instruments et de nouer de multiples contacts pour de futures collaborations.
Après ces trois jours, j'espère vivement que vous serez convaincu que l'Europe soutient la recherche et que vous participez à la construction de l'Europe de la recherche.
Je vous souhaite d'excellents travaux et je vous remercie de votre attention.
Monsieur le Premier ministre, puis-je vous inviter à prendre la parole.
DN: SPEECH/02/556 Date: 11/11/2002
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