Commissaire Philippe Busquin: "Plantes pour le futur" Une vision européenne pour la biotechnologie des plantes en 2025 Conférence de presse Bruxelles, le 24 juin 2004

June 25, 2004

24/06/2004

Mesdames et Messieurs,

Le Conseil européen du printemps 2003 (mars) a lancé un appel « pour que l’espace européen de la recherche et de l’innovation soit consolidé par la création de plateformes technologiques réunissant le savoir-faire technologique, l’industrie, les institutions financières et réglementaires afin de développer un agenda stratégique pour la recherche dans les technologies de pointe telle la génomique des plantes dans le but que tous les citoyens de l’Europe élargie en bénéficie ».

Ce document visionnaire "Plantes pour le futur" est la première étape vers l’accomplissement de cette recommandation. Une plateforme technologique comprenant une assemblée consultative et plusieurs groupes de travail, ouverte aux parties prenantes soutenant cette vision, aux Etats Membres et autres partenaires et experts intéressés, sera établie au cours des prochains mois dans le but de mettre en place un agenda stratégique pour la recherche d’ici la fin de l’année.

Pourquoi la génomique des plantes et la biotechnologie sont-elles si importantes pour l’Europe ?

C’est le poids économique des plantes et des produit dérivés des plantes en Europe qui explique pourquoi une stratégie pour la recherche en biotechnologie et génomique des plantes est aussi importante :

  • Presque 8% de la population active de l’Europe des 25 travaille dans le secteur agricole et il existe plus de 17 millions de fermes.
  • L’industrie de l’alimentation et de la boisson est la plus étendue d’Europe dans le secteur de la fabrication avec plus de 600 milliards d’euros de rendement et 2.6 million de travailleurs.
  • La sylviculture et les industries auxiliaires emploient plus de 3.5 millions de travailleurs avec un rendement annuel de plus de 200 milliards d’euros.
  • L’élevage de bétail consomme plus de 400 millions de tonnes de fourrage dont 90% du pâturage est produit en Europe.
A côté de cela, il existe également des défis européens globaux à long terme auxquels la biotechnologie des plantes pourrait apporter des solutions :

  • L’agriculture moderne doit relever le défi de nourrir une population mondiale toujours croissante et réagir à la demande toujours plus importante d’aliments de meilleure qualité, sûrs et abordables – sous la contrainte d’une disponibilité de terre arable de plus en plus limitée.
  • Un défi à plus long terme est la disponibilité limitée de ressources fossiles, qui devront être remplacées par des ressources renouvelables, en particulier à partir des plantes. Les ressources fossilisées sont aussi la source principale d’émissions responsables de l’effet de serre qui menacent notre climat et la santé de nos citoyens.
La transition vers une économie durable principalement fondée sur des ressources renouvelables – l’économie-bio basée sur la connaissance – est donc aussi inévitable qu’elle est désirable.

Pour mener à bien cette transition, le progrès scientifique et technologique, surtout en biotechnologie et génomique des plantes, jouera un rôle clef.

La biotechnologie peut nous aider à produire des plantes plus résistantes à la sécheresse et au stress, et à accroître la productivité agricole tout en réduisant les ajouts comme les fertilisants, les pesticides et l’eau afin d’assurer la durabilité à long terme.

Partager cette connaissance avec les pays en voie de développement et augmenter leur capacité agricole est également crucial : pour nourrir leur propre population et les populations croissantes d’Asie et plus particulièrement de Chine.

Bien que les chercheurs européens et les entreprises telles que Plant Genetics Systems, Mogen et Keygene sont les pionniers en biotechnologie et génomique des plantes, des études récentes ont montré que l’Europe souffre d’un ralentissement accéléré dans ce domaine et d’une exode croissante de chercheurs excellents et d’entreprises innovantes dans le domaine de la biotechnologie des plantes.

Quelles qu’en soient les causes – le manque de communication des avantages potentiels de la biotechnologie des plantes au consommateur et aux décideurs politiques ou la lenteur avec laquelle un cadre réglementaire approprié a été établi – l’Europe a maintenant besoin de renverser cette tendance afin d’attaquer les défis à venir.

Maintenir et renforcer notre base scientifique et technologique est une priorité critique et l’Europe doit devenir un incubateur pour les chercheurs de haut niveau et les entreprises innovantes. Cette tâche ne revient pas à une seule organisation ou un seul pays. C’est en unissant toutes les parties prenantes et en les engageant d’une manière cohérente au niveau européen que l’Europe sera à même de relever ces défis importants.

C’est pour cette raison, que j’accueille favorablement la vision exprimée dans ce document « Plantes pour le futur » ainsi que l’engagement de tous les actionnaires qui ont contribué à l’élaboration de cette vision, qu’ils représentent la biotechnologie, l’industrie alimentaire, la recherche, les consommateurs ou les fermes agricoles. Les objectifs fixés par cette vision sont dans l’ensemble alignés avec ceux des principales politiques européennes que j’ai développées ces dernières années : celles de créer un véritable espace européen de la recherche dans ce domaine et celui de stimuler des partenariats privé-public et d’augmenter l’investissement public et privé dans la recherche dans ce secteur – afin d’atteindre 3% de dépense du PNB en recherche et développement d’ici 2010.

Après la publication de ce document visionnaire à une plus grande échelle, une plateforme technologique comprenant une assemblée consultative et des groupes de travail, ouverte aux actionnaires soutenant cette vision, aux Etats Membres et autres partenaires et experts intéressés, sera mise en place dans les mois à venir avec le but d’établir un agenda stratégique avant la fin de l’année.

Sa mise en œuvre dépendra de l’engagement continu et de l’implication soutenue de tous les actionnaires ainsi que de la coordination effective de tous les instruments et ressources disponibles, y compris les programmes communautaires, dans le but d’accomplir une masse critique en terme de financement, de ressources scientifiques et technologiques. Un projet ERA-NET sur la génomique des plantes est déjà en place et il est coordonné par le Professeur Folstar de la Netherlands Genomics Initiative, qui est également parmi nous aujourd’hui. D’autres initiatives et réseaux européens et nationaux devront être intégrés dans les mois à venir.

J’aimerais remercier toutes les personnalités qui soutiennent cette vision ainsi que l’équipe qui a rédigé et accompagné ce projet au travers de ces différentes phases d’évolution. L’Europe ne peut pas se passer de cette technologie importante. Si elle le fait, les conséquences sur la compétitivité des fermiers européens et de l’industrie agro-alimentaire ainsi que sur la diversité de la provision alimentaire européenne et sur le choix des consommateurs seraient désastreuses.

Je souhaite donc à la plateforme technologique beaucoup de succès ! L’Europe en a besoin.

J’aimerais maintenant donner la parole à M. Sijbesma, Président d’EuropaBio et membre du Conseil de DSM, qui vous donnera un aperçu des potentiels de la biotechnologie des plantes pour une société basée sur la connaissance. Par ailleurs, j’aimerais également souhaiter la bienvenue aux membres de la EC-US Task Force en biotechnologie et aux autres personnalités représentants les acteurs stratégiques dans ce domaine.

Item source: SPEECH/04/329 Date: 24/06/2004

Register to continue

Why register?

  • Registration is free and only takes a moment
  • Once registered, you can read 3 articles a month
  • Sign up for our newsletter
Register
Please Login or Register to read this article.

Sponsored